Dans la foulée du séminaire international « Carrières en périphérie de villes : Enjeux et projets de paysage », qui se déroulait à Mahdia les 16 et 17 novembre 2006, les activités du Workshop_atelier/terrain (WAT_UNESCO) se sont tenues du 18 au 25 novembre 2006 dans la salle des fêtes de la municipalité de Mahdia. Sous le thème « Mahdia - Carrières en projet de paysage », le WAT_UNESCO Mahdia rassemblait 38 étudiants issus de neuf institutions du réseau scientifique de la CUPUM dont dix de l'École Nationale d'Architecture et d'Urbanisme (ENAU) de Tunis (Tunisie), deux de l'Institut Supérieur d'Agronomie de Chott Mériem (Tunisie), quatre du Département de Planification Territoriale et Urbanistique (DPTU) de l'Université de Rome « La Sapienza » (Italie), quatre du Département d'Architecture (DiAR) de cette même institution italienne, trois de la Faculté des lettres et des sciences humaines de l'Université de Cadi Ayyad (Maroc), trois de l'École Nationale d'Architecture (ENA) de Rabat (Maroc), deux de la Faculté de l'agriculture et des sciences alimentaires de l'Université Américaine de Beyrouth (Liban) ainsi que huit de l'École d'architecture de paysage et deux de l'École d'architecture de la Faculté de l'aménagement de l'Université de Montréal (Canada).
L'activité phare de la CUPUM inscrite dans les activités d'expérimentation de l' « Observatoire international des paysages périphériques : villes et métropoles » avait comme objectif d'élaborer des projets d'aménagement pour les carrières en regard du territoire de la municipalité de Mahdia, territoire en interface de contextes urbains et ruraux.
Tous les participants – étudiant(e)s et et professeur(e)s – ont pu bénéficier d'une hospitalité et d'un support logistique remarquables de la Ville de Mahdia. Ces conditions exceptionnelles arrimées à l'implication et à l'étroite collaboration des élus, responsables et employés municipaux ont généré un cadre de travail très stimulant qui a mené à la réalisation de 10 projets d'aménagement fruit d'un travail multidisciplinaire (architecture, architecture de paysage, urbanisme, géographie et tourisme). Toutes les équipes ont rapporté leur projet dans un format de présentation papier qui a ensuite été exposé au Musée de la Ville de Mahdia pour être évalué par un jury international et ensuite communiqué au grand public.
Devant un public enthousiaste et un parterre de personnalités locales, nationales et internationales, soient le Gouverneur et le Maire de Mahdia, l'Ambassadeur du Canada en Tunisie et les représentants des consulats d'Italie (M. Mariono Foti, Directeur du bureau de la coopération) et du Maroc (M. Ali Moussaoui, Ministre Plénipotentiaire), le vernissage de ce 3e Workshop_atelier/terrain au Musée de la Ville de Mahdia a débuté avec les mots de clôture prononcés par M. Med El Mehdi Sfar Gandoura, Maire de Mahdia, Mme Najet Hedhly Boubaker, Directrice de l'ENAU, Mme Brigitte Colin, de l'UNESCO, M. Bruno Picard, Ambassadeur du Canada en Tunisie et M. Taïeb Aloui, Gouverneur de Mahdia. Tous ont exprimé l'importance de la tenue d'une telle activité qui est un véritable exemple de réussite en termes de coopération internationale.
Les résultats de l'activité de Mahdia ont été diffusés au sein d'organismes publics et auprès des collectivités locales de Tunis. Les autorités tunisiennes ont déjà manifesté la possibilité de réaliser un projet lauréat. Ce faisant, cette activité est un levier important pour la coopération locale entre le milieu universitaire et les collectivités locales.
Expérience unique d'apprentissage mutuel entre tous les participants, le Workshop_atelier/terrain, sous l'égide de deux programmes intergouvernementaux de l'UNESCO en sciences sociales et humaines (MOST) et en sciences environnementales (MAB) et en relation avec le Centre du Patrimoine Mondial (World Heritage Center - WHC -) est issu d'une codirection entre l'École Nationale d'Architecture et d'Urbanisme (Tunisie) et la CUPUM (Canada), d'un partenariat étroit avec la Ville de Mahdia (son maire, ses élus et ses conseillers), d'une coordination internationale assurée par Mme Lyndsay Daudier, adjointe de projet à la CUPUM ainsi qu'une coordination locale assurée par l'Association de Sauvegarde de la Médina de Mahdia, plus particulièrement par Messieurs Samir Sfar Gandoura et Mohamed Ben Youssef et d'un appui de l'Ambassade du Canada en Tunisie.
Mahdia (Tunis)
Extrait de la proposition
Limite ouest de Mahdia, le cordon dunaire est marqué par l’existence d’une série de carrières dont les pierres servaient à la construction de la ville. Ces carrières font aujourd’hui l’objet d’utilisations différentes et d’enjeux divers. Entités excavées et successives le long de la ligne de crête, elles se présentent sous forme de grottes et de cavités à ciel ouvert, variant selon le type d’exploitation.
Mahdia (Tunis)
Extrait de la proposition
Phénicienne, punique, romaine, fatimide, hafcide, turque, française, Mahdia a eu plus d’une vie. Par sa position géographique unique, à la fois stratégique pour les échanges commerciaux et vulnérable par son emplacement pouvant être facilement encerclé, la presqu’île méditerranéenne de Mahdia a souvent été convoitée. Les empires se sont succédé sur cette portion d’Ifriqiya et y ont laissé leurs traces. De la mosquée sans minaret aux portes anciennes des maisons de la médina, l’architecture témoigne de cette riche diversité.
Mahdia (Tunis)
Extrait de la proposition
Les carrières ont joué plusieurs rôles dans l’histoire de la région. Important lieu de culte abritant une nécropole, ses pierres ont été utilisées, entre autres, pour la taille de stèles. Les carrières ont été fondamentales dans la construction de la ville et de sites grandioses de l’époque romaine (sans les carrières, le colisée d’El Jem n’aurait probablement pas existé). À l’époque médiévale, les sites défensifs côtiers ont pu s’ériger grâce aux pierres taillées dans les carrières de Mahdia. Par la suite, les qualités géographiques ajoutées aux carrières ont permis l’établissement de la nouvelle capitale de la dynastie fatimide.
Mahdia (Tunis)
Extrait de la proposition
L’ensemble du site des carrières de Mahdia se présente comme une traînée composée de cellules de formes différentes isolées et parfois associées. La cellule (en latin cellula signifie « petite chambre ») est l’unité structurale, fonctionnelle et reproductrice de l’espace. Actuellement, l’identité de ces cellules est noyée dans le no man’s land qui les ceinture. Pourtant, chacune constitue une unité à part entière, essentielle à la cohérence de l’ensemble des carrières.
Mahdia (Tunis)
La CUPEUM et tous ses partenaires internationaux tiennent à féliciter chaleureusement ces lauréats pour leur engagement dans la mise en forme de projets innovants qui contribueront tous aux desseins de la mise en valeur et au développement viable et durable de Mahdia.
Extrait de la proposition
La ville côtière de Mahdia doit sa particularité à sa position géographique. À première vue, elle se trouve face à un obstacle qui contraint son développement. En effet, entre son littoral et l’intérieur de ses terres, une « barrière » s’insère à mi-chemin, soit la ligne des carrières de Mahdia. Toutefois, ce n’est pas forcément un obstacle puisque ces carrières possèdent un immense potentiel sur le plan paysager. Elles sont non seulement des entités paysagères uniques, mais aussi des lieux chargés de sens et de richesses historiques.
Mahdia (Tunis)
La morphologie changeante des différentes carrières donne naissance à divers microclimats qui sont autant de biotopes que l’analyse du site a tenté d’identifier.
Mahdia (Tunis)
La CUPEUM et tous ses partenaires internationaux tiennent à féliciter chaleureusement ces lauréats pour leur engagement dans la mise en forme de projets innovants qui contribueront tous aux desseins de la mise en valeur et au développement viable et durable de Mahdia.
Extrait de la proposition
Ravagées par une exploitation industrielle massive, les carrières sont perçues comme un espace hostile et dangereux. Toutefois, il s’en dégage un potentiel paysager intéressant qui pourrait structurer le développement de Mahdia. Pour mettre en valeur ce potentiel, on propose de retisser les liens entre ces carrières et la population en y introduisant des activités qui les transformeront en un espace vécu et approprié à la population. Mais aussi on procédera par une théâtralisation de ces carrières à travers des architectures, des aménagements ou des installations éphémères qui contribueront à les esthétiser et donc à changer le regard que l’on porte sur elles.
Mahdia (Tunis)
Extrait de la proposition
Les carrières de Mahdia occupent une position stratégique : elles sont situées le long de la ligne de crête, un site qui surplombe les terres agricoles à l’ouest ainsi que la ville et la mer à l’est. Après le littoral, cette zone s’avère le site le plus favorable au développement d’activités économiques profitables à Mahdia.
Mahdia (Tunis)
Extrait de la proposition
La richesse des paysages de Mahdia résulte de cette organisation du territoire en mosaïque. Nous envisageons le territoire comme un lieu cohérent en soi, où chaque morceau de territoire est une part de la mosaïque et a une fonction précise dans la cohésion du lieu. En fin d’exploitation, les carrières deviennent des décharges publiques, des no man’s land, des espaces à l’abandon ou en tentative de reconversion en terres agricoles. Un espace qui est visuellement magnifique, à l’image d’un paysage que l’on pourrait voir sur la lune et dans les aquarelles paysagères de Paul Klee. Un paysage qui nécessite un nouveau regard et un nouvel usage.
Mahdia (Tunis)
La CUPEUM et tous ses partenaires internationaux tiennent à féliciter chaleureusement ces lauréats pour leur engagement dans la mise en forme de projets innovants qui contribueront tous aux desseins de la mise en valeur et au développement viable et durable de Mahdia.
Extrait de la proposition
Les carrières représentent, pour la ville de Mahdia, la source de la vie aux différentes époques de son évolution historique. Elles témoignent de l’enracinement de l’ancienne ville dans son territoire agricole et son patrimoine historique. Sur le plan patrimonial, l’activité agricole est certainement l’une des plus importantes de la ville de Mahdia, mais elle est actuellement menacée par l’urbanisation effrénée de ce secteur.