8 septembre — 9 décembre 2014
Des étudiants finissants à la maîtrise de l’École d’architecture de paysage de l’Université de Montréal conçoivent 4 visions d’aménagement pour le projet de recouvrement de l'autoroute Ville-Marie.
La construction en tranchée puis le recouvrement de l’autoroute Ville-Marie animent les réflexions du milieu montréalais de l’aménagement urbain depuis la fin des années 1940. Si d’abord ce fut le choix du tracé sur les abords du fleuve Saint-Laurent qui ne formait pas consensus, c’est depuis la construction de l’autoroute elle-même l’approche à privilégier pour suturer et consolider le milieu urbain qui porte à réflexion. À la suite des premiers efforts de recouvrements s’inscrivant dans une approche moderniste des années 60 et 70 (Palais des congrès et square Viger) et des résultats résolument postmodernistes du premier concours d’idées pour la « Cité internationale de Montréal » (années 80), les derniers projets et propositions de recouvrement semblent miser sur une cohabitation plus harmonieuse du cadre de vie et des grands systèmes d’infrastructures montréalais. C’est du moins la direction vers laquelle pointent les derniers résultats du concours d’idées pour l’aménagement des abords de la station de métro Champs-de-Mars qui, loin de chercher à reproduire la figure des formes urbaines anciennes de Montréal, visent à tirer profit de l’opportunité qu’offre la présence d’un vaste espace linéaire au centre-ville de Montréal pour la création d’un espace urbain dont le programme et la configuration se distinguent clairement.
L’arrivée du Centre hospitalier de l’Université de Montréal (CHUM) ainsi que les célébrations prochaines du 375e anniversaire de la Ville de Montréal génèrent un renouveau d’intérêt pour compléter le projet de recouvrement de l’autoroute Ville-Marie. L’atelier s’inscrit ainsi à la fois dans une perspective large d’élaboration d’une planification-cadre du secteur touché par le projet de recouvrement ainsi que dans une perspective spécifique d’aménagement d’un espace public au-dessus du tronçon situé entre l’avenue de l’Hôtel-de-Ville et la rue Sanguinet – quadrilatère de la station de métro Champs-de-Mars – visant à commémorer le 375e anniversaire de Montréal.
Inscrit dans le cadre du cours APA-6009 de l'École d'architecture de paysage, la finalité de l’atelier est de développer et de parfaire les connaissances dans la mise en œuvre de projets de paysages (design urbain) intégrant l'application d’enjeux de préservation, de mise en valeur et de développement de territoire urbain à travers la prise en compte de considérations sociale, culturelle, économique, politique, physicospatiale, environnementale du lieu.
Plus particulièrement, l’atelier sur le projet de recouvrement de l’autoroute Ville-Marie vise à favoriser chez les étudiants la mise en oeuvre de concepts et méthodes qui permettent d’utiliser le design en architecture de paysage et design urbain comme un outil de travail afin d’alimenter des processus de planification urbaine et d’infrastructures. C’est d’ailleurs sur une réflexion sur la relation paysage/ville/infrastructure que la réflexion que les propositions étudiantes devront être fondées en considérant autant les enjeux liés à l’insertion dans le paysage des infrastructures (autoroutes, métro, aqueduc/égouts, souterrains, distribution électrique, distributions données électroniques…) que les enjeux liés à la prise en compte de l’espace public comme infrastructure de la ville et donc du rôle des espaces publics pour soutenir le développement durable de la ville.
Phase A: Macrodesign_recouvrement (du 08 septembre au 16 octobre 2014)
Durant la première phase de l’atelier, les étudiants doivent établir un diagnostic des enjeux d’aménagement et paysage urbain de l’ensemble de ce secteur montréalais pour en dégager une vision d’aménagement. L’ensemble de l’atelier de maîtrise vise à produire quatre visions et esquisses d’aménagement. Ainsi, les objectifs de la phase 1 sont de :
Phase B: Microdesign_espace public (du 27 octobre au 8 décembre 2014)
Sur la base du site ciblé pour l’aménagement de l’espace public ainsi que des enjeux et des principes guides identifiés dans les 4 macrodesigns_recouvrement de la phase 1, l’objectif de la phase 2 est de :
Phase C: Synthèse
L’atelier de design avancé se conclut sur le dépôt d’un rapport de recherche en design. Il doit, dans un premier temps, rapporter l’ensemble des réflexions et des positionnements envers les visions d’aménagement proposées (macrodesign_recouvrement et microdesign_espace public) en soulignant de manière claire la relation entre les enjeux identifiés, les stratégies d’aménagement développées et les principes (et critères) de design qui soutiennent les projets (esquisses de design) conçus dans les phases 1 et 2. Dans un deuxième temps, l’objectif de cette synthèse est de positionner le projet par rapport aux enjeux contemporains liés à la relation infrastructure/paysage et de souligner comment le projet permet de répondre à ces enjeux. En plus de décrire leur proposition, la synthèse développe ainsi l’habileté des étudiants à situer leur pratique à l’intérieur du champ actuel de la pensée en architecture de paysage.
Autoroute Ville-Marie
Montréal - Québec (Canada)
Extrait de la proposition
« La membrane urbaine saisit le projet de recouvrement de l’autoroute Ville-Marie comme une opportunité de créer un nouvel espace public unique, paysagé et tourné vers la santé publique. Le projet propose de redonner vie à ce cratère social, encore perçu comme un échec d’aménagement urbain. Les enjeux de vitalité du secteur, de lisibilité du paysage urbain et de santé publique sont au coeur de ce concept de recouvrement. Au-delà du retissage urbain de Melvin Charney, ce projet se doit d’être une grande déclaration d’amour à Montréal. Un baume vibrant et sensible qui épouse les formes du lieu tel qu’il a évolué ».
Autoroute Ville-Marie
Montréal - Québec (Canada)
Extrait de la proposition
« Ce parc met en lumière le passé hydrographique particulier du site à travers une expression sociale et environnementale de l’eau en réponse à une problématique technique de gestion des aquifères. Ce trait identitaire de Montréal, ville insulaire, est un élément essentiel qui se matérialise sous plusieurs formes - bassin linéaire, éléments de rétentions des eaux (noues, capteur d’eau, bassins de rétention), services essentiels à la population et zones de récréation ».
Autoroute Ville-Marie
Montréal - Québec (Canada)
Extrait de la proposition
« Véritable infrastructure de circulation à étage, le Parc des peuples célèbre l’humain et le quotidien. Invitant à sortir du Montréal sous terrain pour profiter du soleil, de l’ombre et de la bonne compagnie, à délaisser la voiture pour le métro ou le vélo, ce parc est à la fois un lieu de passage et de destination, lieu de repos et propice à l’exercice.
Offrant une programmation diversifiée tournant autour de la santé, de la culture et de l’histoire, le projet propose une vision de Montréal tourné vers le XXIe siècle, métropole verte et en santé, démocratique et engagée. Une cogestion impliquant des partenaires privés et communautaires permet aux itinérants de jouer un rôle positif dans la transformation des usages.
La lisière urbaine, le Parc des peuples et la Place du citoyen accompagneront la relance de ce secteur déstructuré de Montréal et proposent une nouvelle façon d’habiter la ville ».
Autoroute Ville-Marie
Montréal - Québec (Canada)
Extrait de la proposition
« Le concept d’aménagement se défini par l’extrapolation d’une unité de base : l’UNITÉ A. cette unité tire sa forme et son nom de l’Agora tel qu’imaginé par Charles Daudelin lors de la réalisation du Square Viger dans les années ‘80. Le langage de forme et d’échelle que l’artiste avait imaginé pour son oeuvre se traduit par une unité de base qui, dans les aménagements proposés, se décline par une division ou une multiplication par un facteur de quatre selon les besoins.
Ainsi, l’espace de transition situé entre les deux bâtiments du CR-CHUM par son échelle plus restreinte utilise l’unité fractionnaire A. L’espace généré par le recouvrement, quant à lui, remplissant une fonction d’ampleur plus grande, se voit utiliser l’UNITÉ A multiplié. Cette échelle reprend le langage de forme des éléments entourant le site tel que l’Hôtel de Ville, du Palais des Congrès. Le nouveau hall d’exposition proposé s’inspire également du gabarit des bâtiments qui entourent le site actuellement ».